La planification de bâtiments scolaires pour le gymnase est certes plus aisée que pour l’école primaire, mais on n’y est pas à l’abri de toute surprise. Les projections de l’évolution du nombre des collégiens ont donc dû être revues à la hausse d’ici à 2027 dans le canton de Zurich.

Les femmes ont tout d’un coup pris d’assaut les gymnases – et les salles de classe ont commencé à manquer. On aurait pu penser que la planification des capacités d’accueil des écoles cantonales n’aie rien de sorcier: on jette un oeil sur les chiffres des naissances et en se basant sur des valeurs empiriques, on peut calculer combien d’élèves vont passer dans les 12 ans de l’école primaire à la secondaire. Mais ce n’est pas si simple: la société évolue et l’on n’est pas à l’abri des surprises. Comme ce fût le cas dans les années 70, lorsqu’à la suite des mouvements émancipateurs de mai 68, bien plus de jeunes filles ont osé franchir le seuil des gymnases. A Urdorf par exemple, dans le canton de Zurich, l’école cantonale Limmattal a du ériger des baraques supplémentaires pour pouvoir accueillir toute cette belle jeunesse.

Les statisticiens ont eu droit à une nouvelle surprise en 2015 en découvrant qu’une erreur s’était glissée dans leurs calculs de 2013. Ils avaient certes correctement anticipé le recul de l’immigration de l’étranger et l’augmentation de celle d’autres cantons. «Mais nous avons trop tardé à reconnaître que les taux de natalité avaient changé», raconte Wolfang Annighöfer. Il est directeur du Service des finances et de la construction de la Direction de l’instruction publique du canton de Zurich, et donc responsable de la planification des bâtiments scolaires. Selon Annighöfer, les statisticiens n’avaient pas remarqué qu’avoir un troisième ou même un quatrième enfant était de nouveau devenu un signe extérieur de richesse pour les familles suisses. Il a donc fallu corriger les projections: d’ici à 2027, il faudra compter avec environ 5000 élèves supplémentaires dans les collèges du canton de Zurich, au lieu des 3000 d’abord escomptés.

Solutions provisoires et réserves

Ces prochaines années, il va donc falloir construire des bâtiments scolaires pour au moins 5000 collégiens supplémentaires. Un vrai défi! «Comme nous ne disposons guère de terrains propres, la recherche de parcelles adéquates est en soi déjà une gageure», explique Annighöfer. Souvent il faut encore dézoner et le projet de construction doit être fignolé jusque dans les moindres détails, il doit être adapté aux exigences pédagogiques du présent et du futur et le financement doit être assuré. «Jusqu’à ce qu’un nouveau bâtiment scolaire puisse être occupé, il faut compter une bonne dizaine d’années». Rien d’étonnant donc à ce que le canton doive se contenter parfois de solutions provisoires, ne serait-ce que pour pallier à des pénuries durables ou lors d’assainissements et autres extensions des écoles cantonales.

Comme par exemple à Uster, où des constructions modulaires ont servi à monter un campus pavillonnaire en 2013 en guise de solution transitoire jusqu’à l’emménagement dans le nouveau bâtiment prévu en 2019. Mais comme la pénurie de salles de classe persiste malgré le nouveau bâtiment, on aimerait maintenant que les systèmes modulaires en acier à deux étages soient maintenus encore si possible jusqu’en 2022. La nouvelle école cantonale récemment ouverte à Uetikon témoigne d’un provisoire qui dure encore plus longtemps: cette dernière a également été construite en système modulaire (voir aussi texte Der Kantonsschul-Baukasten) et devait rester pendant au moins dix ans – jusqu’à ce que l’école définitive au bord du lac soit construite sur le site de l’ancienne usine chimique.

Peu importe qu’il s’agisse de constructions modulaires modernes ou de containers de location: le canton les considère toujours comme des solutions provisoires, explique Annighöfer. C’est la raison pour laquelle on a par exemple d’avance énoncé l’appel d’offres pour la construction provisoire à Uetikon en ces termes: des éléments de haute qualité et utilisables partout.

Comme les autres containers et pavillons des écoles cantonales, ils devront servir de réserve pour une utilisation ultérieure sur un autre site, par exemple pour des travaux de rénovation. Ce sera probablement le cas de l’école cantonale Rämibühl de la ville de Zurich. La question de savoir si les élèves déménageront dans des bâtiments externes ou dans des pavillons sur le campus durant la rénovation est encore ouverte. Si ce devait être dans des pavillons, les autorités devraient veiller à ce que les élèves et les enseignants ne s’y sentent pas trop à l’aise. Une situation du même genre a déjà produit de sacrées surprises par le passé en matière de planification d’écoles. Avant que le nouveau projet de construction de l’école cantonale de Küsnacht ne puisse être réalisé, il a été rejeté par trois fois dans les urnes – parce que le charme des pavillons provisoires avait séduit autant les élèves que les enseignants, et même la population.

Images: Service d’urbanisme du canton de Zurich, Mark Röthlisberger

Plus d’infos

Lisez l’article relatif aux écoles cantonales modulaires à Uetikon, ZH.

Vous trouverez plus d’infos sur l’école cantonale Uster sur ce lien: Ecole cantonale Uster

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