Le plus grand défi des structures modulaires réside dans le transfert des charges horizontales, explique Niklas Fritz du bureau d’ingénieurs Merz Kley und Partner en citant comme exemple le projet «Fogo» à la Vulkanplatz à Zurich.

Les constructions modulaires ne présentent pas de défis techniques majeurs à première vue. Est-ce une apparence trompeuse?

Niklas Fritz: Les modules sont en effet des structures répétitives, et il existe également de nombreuses similitudes entre les projets individuels. Il n’empêche que de nouveaux défis surgissent à chaque fois, notamment pour le couplage des modules entre eux et le transfert des charges. L’absorption des forces horizontales, par exemple sous la forme du vent, est un vrai casse-tête. Si le bâtiment modulaire a un noyau en béton, les forces peuvent y être transférées. S’il n’y a pas de noyau, les modules doivent être assemblés de manière à ce que les forces puissent être absorbées et dissipées. Et cela, si possible sans créer de relais acoustique entre les unités.

Comment résoudre ces exigences contradictoires?

NF: Nous travaillons volontiers avec des appuis armés en élastomère qui ont un bon effet d’absorption acoustique et un bon transfert de forces. Ces appuis permettent désormais d’absorber les forces horizontales uniquement par frottement. On bénéficie ainsi à la fois d’une isolation acoustique et d’une transmission de forces.

Pour les constructions modulaires, la statique sur site est déterminante, mais la stabilité des différents modules pendant le transport et le montage l’est tout autant. Cela nécessite-t-il des mesures statiques spéciales ?

NF: Contrairement au container qui ne dispose que de quatre points de fixation, nous pouvons nous adapter à chaque module selon les besoins. En fournissant par exemple huit points de fixation ou plus pour les câbles pendant l’installation au lieu de quatre. Cela permet de mieux répartir les charges.

Quels furent les principaux défis statiques avec le projet «Fogo» à Zurich?

NF: La transmission horizontale des forces nous a passablement préoccupés dans ce projet. D’une part, il n’y a pas de noyau et d’autre part, certains modules n’ont pratiquement pas de parois transversales capables d’absorber les forces. Nous avons donc conçu les murs existants de manière à ce qu’ils soient particulièrement massifs et veillé à ce qu’ils soient reliés les uns aux autres par les plus grandes surfaces possibles, ce qui a permis une bonne absorption des forces horizontales.

Niklas Fritz est ingénieur chez Merz Kley & Partner à Altenrhein et a assuré le développement technique du projet Fogo.

www.mpk-ing.com

POUR EN SAVOIR PLUS

En complément à cette interview, lisez l’article relatif au bâtiment modulaire «Fogo» à la Vulkanplatz à Zurich, qui, depuis janvier 2019, accueille des réfugiés, des étudiants, des artistes et des artisans dans un même lotissement à côté de la gare de Zurich Altstetten.

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